Se loger est un droit!

27.01.2022
Le 13 février, Caritas Genève appelle à voter non au durcissement des conditions d’accès aux logements subventionnés.
 
Caritas Genève s’engage depuis de nombreuses années pour que le logement soit reconnu comme un droit et soit accessible à tous∙tes. L’accès à des logements à loyers abordables fait partie des facteurs déterminants pour réduire la pauvreté à Genève et en Suisse ( https://www.caritas.ch/fr/ce-que-nous-disons/nos-actions/pour-une-suisse-sans-pauvrete.html). C’est pour cela que le 13 février prochain, Caritas Genève appelle à voter NON au durcissement des conditions d’accès aux logements subventionnés.
 
Tout le monde devrait disposer d’un toit pour se loger et vivre décemment. Or pour une partie de la population, la modification de la loi sur le logement soumise au vote des Genevois∙es peut avoir des conséquences sociales désastreuses. Elle vise à durcir les conditions d’accès aux logements subventionnés, plus particulièrement la durée de séjour nécessaire sur le territoire genevois avant de pouvoir s’inscrire sur la liste d’attente.

Longue liste d'attente

A Genève, les fondations de logement social sont une solution pour celles et ceux qui disposent d’un revenu limité. Ces fondations ne couvrent pas à elles seules les besoins puisque 7'300 personnes sont actuellement sur liste d’attente (36 mois d’attente en moyenne).
 
Nous reprochons à cette loi de ne pas résoudre le problème, mais de cacher une partie des personnes et familles à revenus modestes et leurs besoins.  Ces dernières ne disparaitront pas mais resteront deux ans de plus en attente, souvent avec un risque de précarisation accrue, d’endettement ou de sacrifice d’autres besoins élémentaires (santé, alimentation, loisirs) en raison d’un logement trop cher.


Le calvaire des familles - témoignage

Cela fait bientôt quatre ans que M. Abidi (nom d’emprunt) est sur les listes d’attentes des fondations de logements sociaux à Genève. Chauffeur de taxi indépendant il gagne entre 2000 et 3000 francs par mois, à quoi s’ajoutent les allocations familiales. Son épouse est actuellement à la recherche d’un emploi.

De retour à Genève en 2016 après avoir vécu au Tessin, le couple et leurs deux enfants trouvent uniquement à se loger dans un appartement trop cher pour leur budget, pour un loyer de près de CHF 2400.-. Une situation difficile qu’ils espèrent temporaire. Après deux ans d’attente (délai de résidence légal actuel), ils s’inscrivent auprès des fondations immobilières. Mais les logements sociaux se font rares et, près de quatre ans plus tard, ils attendent toujours… Le couple a également fait une demande d’allocation de logement, mais celle-ci a été refusée car leur loyer est trop cher.

En fin d’année dernière, face à ses difficultés financières, M. Abidi a dû recourir à l’aide de l’Hospice général. Avec un loyer adapté, la famille serait parfaitement autonome financièrement. Dans un tel cas, allonger le délai de résidence minimal à quatre ans, au lieu de deux, aurait eu comme unique effet de prolonger d’autant le calvaire de cette famille, qui ressemble à beaucoup d’autres.